Voici un domaine en Rioja qui va faire parler de lui !
J'ai rencontré le vigneron, Oscar Alegre qui, dans un savant mélange d'espagnol, de français et d'anglais, explique avec beaucoup d'aplomb tout ce qui fonctionne et tout ce qui ne fonctionne pas au sein de l'appellation Rioja. La passion déborde, l'enthousiasme est communicatif, le discours est radical et inspiré.
Oscar Alegre n'est pas franchement dingue des vins à très forte proportion de tempranillo. Il m'explique que l'absolue suprématie de ce cépage en Rioja est relativement récente. Il y a 150 ans, avant le phylloxéra, la diversité des cépages était bien plus grande qu'aujourd'hui. L'intérêt du vigneron pour cette période révolue est évident: il cherche depuis son premier millésime en 2014, à retrouver des vins du passé.
Nous goûtons une gamme à forte personnalité. Ce vin rouge est d'une grande finesse, évoquant (tiens, tiens) les vins de Lopez de Heredia. Pourtant, l'élevage est ici bien moins long (16 mois) et le vin est commercialisé comme un "generico" (ni crianza, ni reserva, ni gran reserva).
Le doimaine est installé à Sajazarra, à l'extrême ouest de l'appellation Rioja, dans une zone un peu délaissée. Et c'est grâce à ce peu d'intérêt qu'Oscar et son épouse, Eva Valgañon, ont pu y acquérir des parcelles de très vieilles vignes à un prix raisonnable.
Dernière chose sous toute réserve: officiellement ce vin est une assemblage somme toute classique de tempranillo et de grenache. Mais j'ai cru comprendre que quelques raisins blancs (viura) pourraient s'être perdus dans les cuves. Cela n'est pas interdit sauf que la proportion de raisins blancs pourrait largement dépasser ce qui est autorisé…
A propos, j'ai aussi goûté un blanc. Et quel blanc !