Des rebelles, il y en a partout, même à Bordeaux, réputée bourgeoise et bien-pensante. Des vignerons qui décident de faire leurs vins, en dépit des modes, des habitudes, des oukases œnologiques, des regards en coin et des moues dubitatives.
Je vous aurai prévenu. Si vous aimez le Bordeaux tel qu’on le fait généralement aujourd’hui, avec beaucoup de tout (couleur, alcool, boisé, euros, …), je risque de vous perturber.
Le Bordeaux infusé en opposition avec le classique Bordeaux (sur)extrait. C’est une simplification, certes, mais elle est parlante. Malgré le chaud millésime 2022, Émilien est frais et élégant.
La famille Amoreau, propriétaire de père en fils depuis 1610, fait le vin non pas comme il y a 30 ans, mais comme il y a un ou deux siècles. C’est-à-dire sans utiliser la moindre poudre de perlimpinpin. Juste une petite goutte de sulfite lors de la mise en bouteilles.
L’élevage ne fait appel à aucune barrique neuve, le choix se portant sur le foudre et la barrique de plusieurs vins. Pour cette cuvée Émilien, c’est uniquement le foudre.
On pourrait oser la comparaison de ce vin avec le Rioja traditionnel, Lopez de Heredia ou La Rioja Alta.